Saison 2020-2021

Saison 2020-2021

Quand nous nous serons suffisamment torturés

De Martin Crimp

Une femme, coincée dans une chambre qui n’est pas la sienne. Incapable de s’enfuir, elle tente, par l’écriture, de reprendre le contrôle du récit de sa vie. Mais ses pensées, ses mots et ses gestes sont-ils bien les siens?  Dans cette chambre close retentissent les éclats de voix d’un duel entre un homme et une femme à la répartie tranchante.

Renouant ici avec la dramaturgie acérée de Crimp, le metteur en scène Christian Lapointe se confronte aux questions du libre-arbitre, de la violence du pouvoir, des zones grises et des enjeux de domination au sein des relations homme-femme. Les mots de Crimp lui offrent aussi l’occasion de s’interroger sur l’empreinte de nos traditions fictionnelles hétéronormatives et patriarcales, à la fois ce qu’elles disent de nous et ce qu’elles façonnent.

Initiative Carte blanche pour la relève

Carte blanche et Premier Acte ont le plaisir d’annoncer un tout nouveau soutien pour la jeune génération de créateurs : l’Initiative Carte blanche pour la relève. Ce partenariat qui vise à encourager la relève théâtrale de Québec permettra à un collectif parmi ceux qui composent la saison de Premier Acte de recevoir une contribution tant artistique que financière de la part de Carte blanche.

Coproductions

LES BEAUX DIMANCHES

En janvier 2016, le metteur en scène et homme de théâtre Christian Lapointe est artiste en résidence à l’École Nationale de Théâtre du Canada. Il rencontre la classe de deuxième année d’interprétation pour leur donner un cours qui s’appelle Jeu de l’acteur, dans lequel il enseigne une pédagogie de jeu qu’il élabore depuis une dizaine d’années dans diverses écoles professionnelles. C’est un électro-choc pour les étudiant.es, une rencontre artistique puissante. Suite à ce semestre de travail, les étudiant.es font leur premier spectacle de troisième année avec Christian. Le groupe décide de se pencher sur l’auteur Marcel Dubé, pionnier de la dramaturgie québécoise, mort le 7 avril 2016. Une pièce apparait alors de manière évidente: Les Beaux Dimanches. Une des pièces les plus reconnues de l’auteur, un classique du répertoire québécois, composé de onze personnages, exactement le nombre d’interprètes dans la cohorte. La logique de Lapointe fut la suivante, une pièce fait partie du répertoire si elle survit au temps et si elle est remontée. Or, la dernière mouture de ce spectacle remontait à 1993 au TNM dans une mise en scène de Lorraine Pintal. Il y avait donc un réel désir de tester ce matériau dramatique dans un nouveau contexte et avec des codes contemporains.

MAC(DEATH)

MAC(DEATH), c’est la sombre intrigue de Shakespeare sur fond de guitares dissonantes et lourdes percussions. C’est une célébration décomplexée, qui renouvelle divers rituels en perte de popularité. Articuler une nouvelle façon de porter ce texte à l’auditoire, le faire résonner fortement avec notre société actuelle, avec cette humanité déshumanisante confrontée aux illusions corruptrices de l’avoir, du savoir et du pouvoir. À travers un rapport très direct à cette langue rythmée et appuyée par de riches mélodies, la partition textuelle devient alors un poème lyrique, un récit incantatoire sur l’ascension et la chute de Macbeth.

MAC(DEATH) transpose la dramaturgie violente et surnaturelle de Macbeth à travers l’expérience cathartique que nous offre un concert Heavy métal.

MOURIR TENDRE

Lorsqu’une éclipse survient, plongeant tout le pays dans une obscurité que l’on croit devoir durer cent ans, Perpétue poursuit son irrémédiable errance. Elle doit fuir sous les yeux d’un choeur de spectres insensibles à sa douleur, ne gardant de sa plainte, de son cri, que le ton de leur funeste récit. Guy Régis Jr questionne la condition humaine dans ce chant théâtral sacré, long poème pour une femme et un chœur. Né en Haïti en 1974, il vit actuellement à Port-au-Prince où il dirige, depuis 2014, le festival Quatre Chemins. L’auteur compte une quinzaine de textes, publiés principalement aux Solitaires Intempestifs.

Dirigé par Christian Lapointe, le texte est d’abord présenté par les finissants de l’École supérieure de théâtre lors de l’édition 2019 de l’événement Territoires de paroles. Il apparait alors évident pour tous que l’aventure ne s’arrêtera pas là. Les jeunes interprètes, nouveaux venus sur la scène professionnelle, s’emparent de la parole ardente de l’auteur haïtien. Ils insufflent une musicalité qui donne au spectacle des airs de concert rap. Par des scansions qui s’apparentent au slam et au spoken word, ils font entendre toute la beauté de cette impétueuse langue.

LA VIE LITTÉRAIRE

Comment rendre compte du phénomène de la pensée qui parvient à devenir écriture ?

Comment témoigner de la dichotomie entre la figure de l’auteur et celle du protagoniste à qui il donne la parole ? Est-ce que toute écriture est autobiographique?

Dans un aller-retour entre mise en jeu d’une figure fictionnelle, enquête sur l’écriture, conférence d’un auteur et performance scénique, Arsenault cherche à parler de son temps par tous les moyens. Se prêtant au jeu de l’interprète, l’auteur cherche les espaces entre sa posture et les modalités de son expression.

Partant d’une interprétation libre de l’approche du jeu développée par Christian Lapointe, l’auteur-performeur s’approprie l’oralité découlant de son œuvre et s’oblige ainsi à porter pleinement le contenu de celle-ci.

Suivant en amont à la Maison de la littérature une suite d’ateliers avec Lapointe sur la question de la parole en scène, apprenant sa partition par cœur aidé de Jocelyn Pelletier, interprète de Vu d’ici, qui agit ici à titre de répétiteur, Arsenault se mouille et assume le contenu de son écriture dans un face-à-face avec son lectorat.